Dans l'obscurité presque totale, des cadavres de canards qui jonchent un sol "inondé" d'excréments. Aussi, un anatidé, maigre au possible, qui s'écroule doucement par terre. Les images tournées et récupérées par l'association de défense des animaux L214 peuvent choquer les plus sensibles.
Ce mercredi 17 juillet, elle publie le témoignage à visage découvert d'Anaïs, une ex-salariée de l'élevage de canards de la Gibaudière, à Châtillon-sur-Colmont. Ce domaine est celui de Philippe Jehan, ex-président de la FDSEA 53 et actuel membre du bureau de la chambre d'Agriculture 53.
"Je pouvais enlever quinze ou vingt morts par jour"
"Les canards y sont censés être élevés en plein air mais ils ont très peu vu le jour, confie à L214 celle qui a travaillé huit mois sur place. Ils ne sortaient pas, donc ils restaient enfermés dans les bâtiments mal nettoyés, dans l'humidité, dans leurs excréments. On m'a expliqué que les animaux allaient être bien. Et au final, je me suis rendu compte en travaillant là-bas qu'ils n'étaient pas bien du tout, un peu livrés à eux-mêmes. Je pouvais enlever quinze ou vingt morts par jour."
L214 porte plainte pour mauvais traitements et abandon d'animaux
À la suite d'un signalement en mars au groupe LDC (Le Gaulois, Loué) qui commercialise la viande des canards de la Gibaudière, le groupe Michel a fait fermer deux des quatre bâtiments du domaine qui compte 5 000 bêtes. Dans son communiqué de presse, L214 annonce porter plainte contre l'élevage auprès de la procureure de la République de Laval "pour mauvais traitements et abandon d'animaux".
Deux des quatre bâtiments du domaine ont été fermés par le groupe Michel dont il dépend. - L214
Contacté par Le Courrier de la Mayenne mardi après-midi, Philippe Jehan n'a pas répondu à la sollicitation. Dans la foulée, il a supprimé son compte X (ex-Twitter) sur lequel il était particulièrement actif et militant pour une meilleure agriculture, et qui comptait plus de 3 400 abonnés.
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