À l'âge de 31 ans, le Lavallois François Pyrard vend tous ses biens à son oncle Julien Hayeneuve. La somme reçue lui permet d'embarquer le 11 mai 1601 à Saint-Malo sur Le Corbin, navire de 200 tonneaux armé par la compagnie des marchands de Laval et de Vitré. François vend ses toiles de chanvre et de lin dans toute l'Europe, il confectionne aussi les voiles teintées ou non, des toiles de protection utilisées sur les marchés et de la toile à matelas. Sous le règne du bon roi Henri IV, François Pyrard est aussi membre actif de la compagnie des marchands des Mers Orientales fondée à Saint-Malo. Son but est - outre de propager la foi catholique et concurrencer les Hollandais protestants - d'augmenter le poids politique et économique de la France. Si en plus on pouvait trouver le chemin des Indes et le réserver aux navigateurs français, cela n'en serait que mieux !
Le commandant du navire François Le Grout du Closneuf rêve de donner son nom au passage encore à découvrir. Le 18 mai 1601, en compagnie du Croissant, commandé par Monsieur de La Bardelière, l'escadre lève l'ancre à la faveur des vents du nord-est. Le 3 juin la flottille croise au large des Canaries, le 12, les navigateurs aperçoivent les îles du Cap Vert (Saint Nicolas). la route s'ensuit par la Guinée le 14 juillet, l'équateur sera passé le 24 août. Trop près de la côte africaine, le navire s'échoue sur un banc de sable au bord de l'île volcanique d'Annobon. Les ennuis commencent... Il faut se résoudre à descendre à terre. On envoie une chaloupe armée de plusieurs hommes en armes. L'un d'entre eux aborde le rivage et agite le drapeau blanc en démonstration d'amitié ayant bien vu qu'on les épiait de la rive. Le contact est pris avec les habitants. Par chance, au même moment, le navire balloté de droite et de gauche se dégage de son envasement ; il faut faire provision d'eau douce et si possible de vivres. La négociation commence. Dans un premier temps elle se passe bien tant que les hommes descendus à terre sont visibles du bateau. Malgré les recommandations du capitaine, certains s'éloignent. Ils seront pris en otage. Et une rançon de 1 500 cruzados par tête est immédiatement demandée. Les prisonniers seront libérés au fur et à mesure du règlement. Pour comble de malchance le feu se prit dans la poudre et de nombreux marins à bord sont brûlés. Un malheur ne venant jamais seul, l'ancre s'est de nouveau accrochée lors de l'appareillage. Il faut couper la chaine pour se dégager et la perdre définitivement.
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