En début de matinée le 16 septembre 2016, un pécheur constate une importante pollution dans la Colmont, rivière classée en première catégorie pour la qualité de son eau. Il avertit le président de l'association de pêche locale qui constate à son tour que l'eau est devenue marron et que des poissons morts commencent à flotter en surface. Rapidement, la fédération de pêche de la Mayenne et surtout l'Office français de biodiversité remontent jusqu'à l'agriculteur responsable de cette pollution. Il est poursuivi pour avoir déversé une substance, exploitation d'installations non enregistrées, atteinte à la sécurité des personnes et non déclaration d'accident.
"Que s'est-il passé ce matin du 16 septembre 2016 ?" interroge la présidente du tribunal de Laval. L'agriculteur, un quinquagénaire à l'allure trapue, ne convaincra pas le tribunal par ses réponses souvent confuses. C'est un bouchon qui aurait cédé sur son ouvrage de stockage de matières organiques. Le lisier se serait déversé jusqu'au cours d'eau sans que la paille apportée par le fermier ni le merlon de terre construit à la hâte n'aient eu le temps d'arrêter la catastrophe.
La présidente reproche au mis en cause ses nombreuses lacunes. L'ouvrage n'a pas été déclaré et est trop petit pour les déjections des 170 bovins de l'exploitation. Jamais l'agriculteur ne donnera de réponse claire au tribunal. Impossible de savoir exactement le nombre de bovins ou pire le nombre de ses exploitations et des revenus qu'il en retire. Le bâtonnier Renaud Gisselbrecht, représentant la fédération départementale de pêche, décrit "un prévenu qui se moque du monde."
Le tribunal va au-delà de la sanction demandée par le Parquet et condamne l'agriculteur à une amende de 30 000 euros dont 15 000 euros avec sursis pour quatre des délits et 1 000 euros pour le délit de non déclaration.
L'affaire n'est pour autant pas terminée pour notre quinquagénaire qui devra revenir devant le tribunal le 15 novembre pour l'examen des intérêts civils où les sommes demandées risquent d'être importantes. En fin d'après-midi le même agriculteur revient à la barre pour un second contentieux. Il est cette fois-ci poursuivi en tant que gérant d'une autre de ses entités. L'agriculteur a modifié le tracé d'un cours d'eau sur sa longueur ainsi que sur sa largeur. Ces travaux ayant été effectués sans autorisation préalable, l'homme se retrouve confronté une nouvelle fois à la justice. Pour ce délit, il est condamné à 2 000 euros d'amende.
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