Son récit a ébranlé le personnel des différents services hospitaliers. Dans notre édition du jeudi 27 juin, Annabelle (prénom modifié) a raconté le passage de son mari au Centre hospitalier du Nord-Mayenne (CHNM), reprochant des faits de "maltraitance" à l'établissement. La direction et les responsables des différents ont répondu, lundi 15 juillet.
"Ce qui est flagrant dans son discours, c'est la notion de souffrance, confie Catherine Creuzet, directrice du CHNM. On a l'habitude de servir de bouc émissaire lorsqu'il y a un deuil, il faut quelqu'un sur qui décharger ses émotions." Pour elle, "au-delà de ces émotions basiques", il y a "une dimension de règlement de compte".
Hospitalisation
Sans aborder directement la situation du patient, secret médical oblige, Lucie Deslandes, cadre de l'HAD (Hospitalisation à domicile) revient sur son fonctionnement. "L'HAD intervient au domicile des patients, sur une demande d'un service spécialisé après accord avec le médecin traitant, qui reste la personne qui intervient à domicile. Il est chargé de la coordination et de la prise en charge du patient. Selon la pathologie, il peut y avoir des interventions quotidiennes ou plus espacées, qui peuvent évoluer selon les besoins du patient." Des interventions qui sont réalisées par des infirmières du service ou libérales.
Elle précise bien que chaque patient co-valide sa prise en soin en titre de l'HAD : "Il peut la refuser ou alors demander à retourner à une hospitalisation plus conventionnelle de médecine à tout moment." Le patient (et son entourage) est prévenu de toutes les options qu'il possède. "En l'occurrence, cette dame et son mari ont souhaité poursuivre en HAD."
Il existe une astreinte sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, qui est assurée par les infirmières de l'HAD. "Elles sont joignables et disponibles à toute heure de la nuit, et peuvent donc se déplacer si besoin du patient." Catherine Creuzet revient également sur la demande de transfert dans un autre établissement du couple. "Il n'y a pas d'élément formel de demande de départ pour un transfert, assure-t-elle. Ce n'est pas le CHNM qui donne un refus mais l'établissement demandé qui répond si oui ou non il a la place d'accueillir ce patient. On ne peut pas refuser une demande de transfert."
Prise en charge du patient
Lors de l'hospitalisation de son mari, Annabelle a regretté qu'on ne propose que du Doliprane contre la douleur. Ce à quoi Magida Lignel, présidente de la commission médicale de l'établissement (CME) et de la commission éthique, rétorque que la prise en charge de la douleur est très importante pour le CHNM. "L'évaluation de la douleur est la première question que l'on pose lorsqu'on prend en charge un patient, peu importe la pathologie. Des évaluations sont également réalisées régulièrement pour noter la douleur (physique et mentale) du patient et y apporter une solution."
Concernant le temps de repas, d'une vingtaine de minutes, la direction assure que les plateaux ne sont pas retirés si le patient n'a pas mangé dans les temps. "Des personnels de service sont présents vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour récupérer les plateaux des patients plus lents." La direction l'assure : "Le patient n'avait pas perdu 15 kg, mais seulement 3,5 kg."
Pour Catherine Creuzet, la situation d'Annabelle est particulière. "Cette dame a fait partie des effectifs de l'hôpital, confie-t-elle. Manifestement son approche et sa connaissance des faits ne sont pas objectives. Il y a plusieurs choses que l'on ressent à travers ses déclarations : une difficulté à séparer ce qui relève de l'exercice professionnel et ce qui relève de la critique des soins apportés dans un cadre où elle n'est pas légitime à le faire." Si Annabelle a pu réaliser des gestes de toilettes, malgré la possibilité de faire appel à des aides-soignants, c'est parce qu'elle aurait proposé son aide. "Si c'est le cas, on ne peut pas le faire et ensuite le reprocher."
Réclamation
Aujourd'hui, Annabelle refuse de signer une réclamation auprès de l'établissement, ce qui bloque le CHNM dans la prise en compte de ses déclarations. "Dans le cadre d'un dépôt de réclamation classique, l'hôpital prend contact avec la personne concernée pour lui proposer une médiation ou une négociation", explique la directrice. Les réclamations sont ensuite étudiées en commission pour trouver une solution et éviter que des cas similaires ne se reproduisent. "Ce qui est différent avec cette réclamation, c'est que la personne a refusé de la signer. Aux yeux de l'hôpital, cette réclamation n'existe pas."
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