Le 1er août 1601, un orage d'une très grande violence secoue Le Corbin, navire marchand sur lequel le Lavallois François Pyrard a pris place pour découvrir de nouveaux marchés et vendre aux Indes orientales ses toiles tissées à Laval. Tout l'équipage se met à l'abri. Le malheur veut qu'on a totalement oublié la petite embarcation restée attachée à un boute derrière le gaillard d'arrière qui coule sous la quantité d'eau reçue en quelques minutes. Il fallut abaisser les voiles, le capitaine désirant la sauver. La nuit tombe, la navigation reprend mais des bancs de sable et des récifs obligent à tirer tellement de bordées que l'on finit par se perdre. Enfin on réussit à mouiller dans une crique du golfe de Guinée.
En octobre, la flottille aperçoit Saint-Hélène et sur la fin novembre, elle se dirige vers le cap de Bonne-Espérance qu'elle double dans la nuit du 27 décembre sans trop comprendre qu'elle y passe. L'intention des marins est de faire voile vers le continent indien mais tous sont incertains de leur route. Les pilotes manquent d'expérience et les cartes marines embarquées sont imprécises.
Des lames de plus en plus puissantes par-dessus le pont
Il s'ensuit une erreur d'orientation manifeste qui les porte dans le canal du Mozambique début février. C'est en arrivant jusqu'à la terre de Natal qu'une tempête effroyable s'abat sur eux. Le Corbin envoie sur une chaloupe quelques hommes prendre ses ordres auprès du Croissant, navire amiral. C'est en revenant qu'il faut envoyer un câble pour sauver le frêle esquif ayant embarqué trop d'eau. Une obscurité profonde couvre le ciel, les deux bateaux s'éloignèrent l'un de l'autre tout en se cherchant. Des lames de plus en plus puissantes passaient par-dessus le pont des deux navires. Les marins pompaient sans cesse mais ils ne purent préserver ni les provisions ni les marchandises. Les éléments se déchaînèrent durant quatre jours et quatre longues nuits. Le Croissant s'est ouvert en plusieurs endroits, Le Corbin est sur le point de perdre son gouvernail. Chacun des deux bateaux cherche alors la côte de Madagascar pour réparer mais c'est aux Comores qu'ils débarquent. Le capitaine constate que la remise en état des deux bateaux demande de nombreuses semaines de travaux. Au cours de celles-ci, les hommes d'équipage et les passagers vont attraper les fièvres de l'île. Ils ne peuvent en repartir que le 7 juin 1602, le capitaine du Corbin malade est incapable de commander. C'est dans le voisinage des Maldives que Le Corbin périt. En effet, les deux bateaux se sont rapprochés de parages connus pour être dangereux, les pirates n'hésitant pas à s'emparer des proies faciles que représentent les navires de commerce. Tous à bord distinguent, entre des îlots et des bancs de sable, des petites barques qui viennent au-devant d'eux comme pour les piloter. Le jour baisse et ils continuent de voguer de conserve.
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