Val-du-Maine. "En quatre ans, nous avons doublé nos effectifs": pour recruter, Levrard a mis en place une politique RH novatrice

On repère facilement sur les routes mayennaises les camions rouge et blanc de l'entreprise Levrard, spécialiste de l'assainissement basé à Val-du-Maine. La société vient de recevoir le prix de l'équité sociale lors du Trophée RSE organisé par la CCI.

« En quatre ans, nous avons doublé nos effectifs »

Levrard est une entreprise familiale créée en 1999 par les parents de Cécile Levrard. Ces derniers sont partis à la retraite et ont laissé la société à leur fille Cécile, leur fils Jean-Charles et à Sylvain, le compagnon de Cécile. Ces trois associés gèrent au total près de 75 salariés, tous métiers confondus, en Mayenne, Sarthe et Maine-et-Loire, dont 23 personnes au siège à Val-du-Maine. « En quatre ans, nous avons doublé nos effectifs : on est passé de 30 postes en 2020 à 75 en 2024 », confie Cécile Levrard. Mais comment l'entreprise est-elle arrivée à attirer autant de collaborateurs en si peu de temps ? La réponse est simple : « À l'époque il n'y avait pas de service RH. Nous avons participé à de nombreux salons avec mon frère sur le sujet et nous sommes revenus avec plein d'idées. Le métier assainissement n'est pas du tout facile mais nous axons le recrutement sur le côté technique, le service clients et l'autonomie qu'on laisse aux salariés. »

« On voit tout de suite si un candidat est prêt à se lancer »

Parmi les salariés sur le terrain, trois femmes ont été recrutées depuis moins d'un an. Une fierté pour la gérante. « Le métier n'est pas du tout facile et on ne le cache pas dans le processus de recrutement. Les postulants rencontrent des agents sur place qui leur parlent du métier. On voit tout de suite si un candidat est prêt à se lancer ou pas. Nous sommes très heureux d'avoir pu recruter deux femmes en si peu de temps car ça montre que le métier est accessible. Il faut avant tout de la détermination et de la motivation, ajoute Cécile Levrard. En plus de cela, nous sommes une entreprise où les salariés travaillent sur quatre jours. On a eu que des retours positifs de leur part et nous n'avons aucun regret d'avoir mis cette organisation en place, c'est un plus. »      Chaque année, la société ouvre dix postes sur les sept établissements présents dans les Pays-de-la-Loire. Et le mode de recrutement n'est pas commun. « On accueille une dizaine de personnes sur plusieurs jours. On démarre avec une journée de présentation des postes au complet. Déjà là, les gens qui ne sont pas certains nous disent directement s'ils ne veulent pas poursuivre le recrutement. On fait une visite des locaux avec un escape game et un déjeuner au restaurant offert par l'entreprise la deuxième journée. Au total, il ne reste que quatre ou cinq personnes qui rentrent en CDI chez nous. C'est un bon moyen pour voir les motivations des gens. En une journée, on arrive à ressentir si ça va le faire ou pas et c'est beaucoup plus complet qu'un entretien d'une heure à l'issue duquel on ne sait pas si la personne va partir au bout de deux semaines. » En parallèle, l'entreprise propose des formations chaque année en fonction des demandes du salarié, par groupes de quatre ou cinq personnes sur des modules différents. « Le mode de recrutement a un réel impact sur l'intégration : les gens sont plus professionnels rapidement », constate la gérante, qui félicite ses collaborateurs pour avoir remporté le prix au début du mois. « C'est le trophée de toute une équipe », confie-t-elle, le sourire aux lèvres.