La plupart sont timides et ont du mal à parler de leurs ambitions. Pourtant, leur professeure d'histoire-géographie, Murielle Antoine, vante leur parcours. En tout, une dizaine d'élèves du lycée Lavoisier, à Mayenne, sur cent quarante en terminale générale, vont intégrer une grande école à la rentrée de septembre. Sciences Po, Beaux arts, prépas littéraires ou scientifiques... Tous se sont donné les moyens de décrocher une place dans des formations très demandées. "Leurs parcours sont atypiques et encore trop exceptionnels, déclare Murielle Antoine. Les élèves ont tendance à moins viser les grandes écoles que dans les autres départements, on essaie de changer ça."
Pourquoi les Mayennais viseraient moins haut ? Le genre, l'origine sociale mais également géographique en serait à l'origine. Pour Murielle Antoine, "souvent le milieu familial ne connaît pas les grandes études. Elle ne peut donc pas conseiller et pousser les élèves à viser plus haut".
"Je suis la première de ma famille à faire des études"
C'est le cas de Lucie Fresnais qui se lance dans des études vétérinaires à la rentrée. "Je suis issue d'une famille d'agriculteurs, raconte-t-elle. Et je vais être la première de ma famille à faire des études." C'est lors d'un stage en seconde qu'elle découvre le métier de vétérinaire, un milieu qui lui plaît. Mais voilà, Lucie hésite à franchir le pas des études. "Un professeur de mon collège est venu chez moi pour me demander de poursuivre mes études, il m'a poussé en me parlant de mes capacités. Sans son intervention, je n'y serais jamais allée."
Pour d'autres, comme Paul Journault, c'est une question de confiance en ses capacités. "J'ai toujours aimé l'astrophysique sans penser que je pouvais le devenir." A la rentrée, il intègre le lycée Descartes, à Tours, pour suivre une formation MPSI (mathématiques, physique et sciences de l'ingénieur). "Nous voulons leur montrer qu'ils ont les capacités de réussir", assure la professeure d'histoire-géographie.
Une formation pour préparer aux concours des grandes écoles
Un coup de pouce des professeurs, c'est ce que le lycée Lavoisier essaie de mettre notamment avec sa classe préparatoire aux examens d'entrée de Sciences Po. Accessible aux premières et aux terminales, cette formation existe depuis plus d'une quinzaine d'années. Elle dispense des cours supplémentaires et accompagne les élèves pour leurs concours.
Albane Poirier-Gendron a bénéficié de cette formation. Depuis l'année de première, elle a travaillé sur sa candidature à Sciences Po, qu'elle intégrera en septembre dans le campus de Dijon. "J'ai beaucoup été aidé par les professeurs", confie-t-elle. Pour elle, intégrer une grande école lui permet de découvrir ce qu'il lui plaît dans les meilleures conditions.
Un accompagnement que les élèves peuvent également aller chercher auprès de l'association De la Mayenne aux grandes écoles. Chaque année, l'association accompagne les élèves du département et les encourage à viser les grandes écoles, notamment en offrant une bourse de 6 000 euros ou en les mettant en contact avec d'anciens étudiants de grandes écoles.
La dizaine d'élèves se concentre désormais sur leur dernier mois de vacances avant de rejoindre, en septembre, leurs nouvelles écoles.
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