Un parcours rempli de "surprises", voilà comment Krystian Klekot qualifie son aventure depuis sa venue en France en 2012. Il est arrivé à Évron à l'âge de 13 ans car son père y avait trouvé un travail. "Nous avons quelques fois déménagé mais toujours dans la même rue", se souvient-il en rigolant.
"À l'époque il n'y avait pas d'étranger"
Pour le jeune adolescent de l'époque, c'était compliqué de s'intégrer à cause de la barrière de la langue mais aussi de la culture. "Le problème quand je suis arrivé, c'est qu'il n'y avait pas d'étranger dans les ''petites'' villes comme Évron. Mais j'ai eu de la chance d'être entouré d'amis géniaux et de supers professeurs à mon entrée au lycée, notamment ma prof d'anglais. J'avais l'occasion de retourner en Pologne car il y a un jumelage entre la commune et une ville dans mon pays d'origine. C'était très important pour moi", confie Krystian, du haut de ses 25 ans. Bien qu'il ne parlât pas un mot de français encore quelques années auparavant, il a obtenu son bac littéraire avec une mention très bien, "avec l'aide précieuse de l'option latin", et s'est dirigé vers des études de langues.
"J'ai toujours voulu être professeur, c'est un métier qui me passionne"
"J'avais postulé partout en France mais j'ai été accepté à la Sorbonne à Paris. Ce n'était pas évident de trouver un logement, de trouver mes marques. Pendant des années, ma France c'était Évron et d'un coup j'ai atterri à Paris", confie-t-il. Cinq ans plus tard, il obtient son master de Polonais, encore une fois avec mention. Il travaille en parallèle avec l'ambassade de Pologne, enseigne le polonais et l'anglais à des enfants à l'école maternelle et occupe depuis un an un poste à Campus France, une agence nationale chargée de la promotion de l'enseignement supérieur français à l'étranger. Mais son parcours ne s'arrête pas là, puisqu'en septembre 2024, il va retourner à Paris pour entamer un doctorat sur l'histoire de la Pologne au 19e siècle. "Faire des cours à des enfants m'a permis de réapprendre le polonais car je parlais mais de façon familière et de m'intéresser à la culture de mon pays. J'ai toujours voulu être professeur, c'est un métier qui me passionne. J'aurai de nouveau l'occasion d'enseigner à des étudiants à La Sorbonne en parallèle de mon contrat doctoral donc je suis très heureux, ajoute Krystian le sourire aux lèvres. C'est le premier contrat doctoral en polonais qui a été créé, donc j'ai un peu la pression..."
Futur docteur mais également artiste
Pendant le confinement en 2020, Krysitan est retourné chez ses parents à Évron car vivre seul à Paris lui était insupportable. Il a commencé à écrire des poèmes dans sa langue d'origine. "L'art m'a permis de m'en sortir. Je voulais raconter ce que je ressentais à ce moment-là", dit celui qui a finalement décidé de publier ses poèmes dans un recueil intitulé Rapsodia, qui sortira en polonais uniquement. "Je ne voulais pas le traduire car j'avais peur de trop le réécrire", explique l'artiste, qui découvrira son œuvre dans la semaine.
Krystian a peint lui-même la couverture de son recueil de poèmes. - Krystian Klekot
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