Dans la salle d'audience du tribunal de Laval, mardi 6 août, le prévenu était assez agité. Il comparaissait pour des vols à répétition, entre le 9 mars et le 16 juillet 2024.
Tout a commencé au printemps 2024, où les gendarmes constatent que de nombreux vols de véhicules électroportatifs, de carburant et d'outils ont été commis dans des entreprises privées et chez des particuliers. Les faits ont principalement été commis à Château-Gontier, à Parné-sur-Roc et dans d'autres communes au sud du département. Des traces ADN du prévenu ont été retrouvées sur une canette de bière dans une entreprise lors d'une effraction nocturne, et il a été localisé à l'aide d'un trieur à bord d'une Audi, qui était sur place lors de certains vols. Idem pour son téléphone, dont les fréquences ont été détectées près des lieux où les vols ont été commis. La somme des préjudices s'élève à 50 000 euros.
"Un phénomène qui prend de l'ampleur"
De son côté, le prévenu affirme avoir été embarqué dans ces affaires de vols. Arrivé en France il y a deux ans, il raconte en pleurant devoir de l'argent à deux frères, une somme de 3 000 euros qu'il a empruntée pour pouvoir nourrir ses enfants. Contraint de les rembourser, les deux hommes l'auraient obligé à participer aux vols nocturnes entre mars et juillet 2024.
La procureure a eu du mal à entendre la version du prévenu. "Il y a neuf victimes de vols du 9 mars au 16 juillet. Les enquêteurs ont chiffré les dommages à plusieurs dizaines de milliers d'euros avec du matériel très coûteux. On lui reproche d'appartenir à une structure qui fait de la délinquance organisée, qui est un phénomène qui prend de l'ampleur, c'est pourquoi nous devions agir vite lors des perquisitions. Monsieur participe a une structure organisée qui prend des précautions (téléphones qui coupent, cagoules...) mais malgré ça il a laissé un certain nombre de preuves qui le mettent à charge, se dit être victime alors qu'il est un acteur actif."
Prison ferme
Pour sa défense, son avocate met le point sur l'absence de traces ADN sur tous les vols qui ont été énumérés. Elle confirme que son client a avoué les faits où son ADN a été retrouvé, mais qu'il y a un problème en termes d'indices sur la procédure. "Vous (en parlant de la demande de la procureur) demandez 18 mois de prison, c'est énorme pour du vol de matériel. Ce n'est même pas une peine qui est demandée pour des récidivistes de violences conjugales. Je demande la relaxe pour les faits où son ADN et les traces de déplacement ne sont pas recensés."
Le tribunal a condamné le prévenu à 18 mois de prison ferme avec l'interdiction de paraître sur le territoire pendant trois ans.
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