François Pyrard, arrive à Goa, sur la côte ouest de l'Inde, 8 ans après son départ de Saint-Malo. Ayant été gravement blessé sur le bateau qui se dirigeait vers l'île de Goa, François Pyrard marchand de toile lavallois, en route pour établir de nouveaux contacts commerciaux aux Indes, est soigné à bord par un dominicain passager comme lui. En cachette du capitaine atrabilaire, ce bon ecclésiastique lui donne à manger, le soigne et obtient chemise, habit et matelas. Hélas les fers au pied ne lui sont pas retirés. Il faut un mois de navigation pour qu'enfin le port de destination tant attendu soit atteint. Une nouvelle fois : si tôt à terre si tôt à l'hôpital. Notre aventurier et ses compagnons sont examinés par le père jésuite, docteur et intendant tout à la fois. Cet hôpital soigne la Malaria. Pas moins de 1 500 malades bénéficient d'une organisation exceptionnelle mais les voyageurs sentent bien vite en réalité qu'ils sont maintenus sous bonne garde. Au bout de vingt jours de bon traitement, ils émettent l'idée de pouvoir sortir ce que refuse poliment le père jésuite. Il met six jours à accéder à la demande d'élargissement. À peine levés et descendant le grand escalier de l'hôpital, le commerçant Lavallois et ses deux compères croisent deux sergents et leurs hommes qui se saisissent d'eux, les ligotent et les emmènent tout droit en prison, la plus sale, la plus ignoble de tout Goa.
Sauvé par les femmes
Le geôlier qui les reçoit apprend qu'ils sont français et catholiques. Par chance, ils croisent épouse et filles de ce dernier. François, qui plaît toujours, reçoit à boire et à manger de ces femmes qui cherchent à adoucir leurs conditions de détention sans en référer au maître des lieux. Ils restent enfermés un bon mois non sans avoir perdu leur bourse et doivent leur élargissement à la visite opportune d'un jésuite français de Rouen.
Celui-ci plaide la cause de nos trois amis auprès du vice-roi qui leur rend la liberté. Astucieusement, ils s'enrôlent comme soldats pendant deux nouvelles années sur un bateau portugais.
Une nouvelle fois, François en profite pour enregistrer mentalement et précisément la ville aux sept forteresses protégée par Sainte-Catherine. La beauté des femmes le subjugue en particulier les cafres du Mozambique dont les formes l'exaltent. Il a toujours en tête la volonté de revenir au pays mais il pense que depuis le naufrage du Corbin, il n'a aucune chance de revenir à Saint-Malo.
Discrétion en terre portugaise
Le problème reste cependant les Portugais qui se moquent allègrement de lui et qui l'injurient. Il n'attire jamais l'attention. Il cherche en permanence à se fondre, à ne jamais provoquer, à ne pas donner l'impression qu'il cherche à s'évader. Il a parfaitement compris qu'en territoire colonial portugais, ces derniers n'acceptent pas de partager avec les autres nations européennes. Donc, tout commerçant est par nature suspect de vouloir leur substituer un marché lucratif.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.