Nous sommes en mai 1608. À Goa, cette ville de garnison de 5 000 soldats portugais et du double de soldats indiens, François Pyrard, marchand de voiles Lavallois reçoit des nouvelles d'un marin hollandais qu'il aimait bien.
Ils le persuadent de se convertir au catholicisme
Cet ami, devenu riche en commerçant avec les îles et les éleveurs de pierres précieuses, nanti d'une belle cargaison de perles, va confier son pécule à des jésuites. Ces derniers l'ont persuadé de se convertir au catholicisme. Sitôt fait, ils émettent une lettre de recommandation pour Cochin et le persuadent de se rendre dans cette cité.
À peine arrivé, il est mis en prison deux bons mois, ses biens étant confisqués. Les jésuites étaient portugais ! On fait sortir le malheureux de sa geôle car il gonfle de tous côtés. Les Indiens qui l'accompagnent sont sûrs que cet homme a été empoisonné.
François en a tiré la conclusion, sévère mais réaliste, que dans ces contrées pour retourner chez soi sain et sauf, s'il faut l'aide de Dieu, on n'est jamais trop obligé d'avoir recours à des intermédiaires.
Sans le sou à Goa, il faut être remarqué des femmes
Le fabricant de voiles lavallois, libre comme l'air, ne dédaigne pas l'art équestre. Il observe qu'à Goa de nombreuses cavalcades ont lieu le dimanche. Il est reçu partout y compris dans les résidences secondaires des riches commerçants hors de la ville.
Il fréquente, même sans le sou, des établissements de jeu, jouant quelquefois quand une de ses connaissances lui donne quelques pièces d'or. Il repère aussi la présence de jolies femmes dont il remarque la transparence du tissu des jupes et la qualité du corsage !
La jalousie de leur mari
S'il remarque leur appétence à jouer d'un instrument de musique, il constate la jalousie de leur mari et se tient très prudemment à l'écart. Il a aussi l'occasion de répondre à leurs avances étant "belles et riches" - je cite - "et fort secondées par leurs servantes et esclaves".
Des mois de prison
Après des mois de prison dans des conditions matérielles difficiles, on voit bien là que la vie reprend le dessus. Son don de l'observation est toujours aussi aiguisé. Il remarque qu'en Inde sur cette côte de Malabar, c'est la femme qui a toujours le dessus sur l'homme et ce en toutes circonstances.
Une herbe appelée dutroa
Pour parvenir à leurs fins, elles n'hésitent pas à faire boire à leur compagnon une décoction d'une herbe appelée dutroa qui mêlée à du vin excite d'abord, endort ensuite et laisse ainsi toute liberté à l'épouse pour un bon moment. François avoue avoir usé non pas de l'herbe en question mais de la situation provoquée.
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