Jean-Noël Gautier, directeur du collège Maurice-Genevoix, est encore tout étonné de voir qu'un projet né en avril dernier et mis en place à la rentrée a fait la une des médias dont plusieurs chaînes nationales.
"Depuis très longtemps, mes prédécesseurs et moi-même avions pour objectif que chaque élève de la 6e à la 3e dispose d'un casier pour y ranger toutes ses affaires, cartables, vêtements ou autres objets personnels, explique-t-il. Alors quand l'académie m'a demandé au mois de juin dernier si l'établissement pouvait devenir pilote dans le département pour expérimenter le collège sans portable, l'équipe enseignante, les élèves et les parents qui ont été consultés ont été partants."
Une incitation pas une obligation
Le directeur rappelle que l'usage du portable est interdit dans l'enceinte du collège depuis plusieurs années, mais que dans la cour de récréation ou à l'abri des regards certains élèves pouvaient avoir la tentation de s'en servir.
"Ce qu'on a mis en place cette année, c'est une incitation à ranger son téléphone dans le casier, mais pas une obligation. L'élève peut le garder dans son sac, mais il ne doit pas être visible", poursuit encore le chef d'établissement.
"Apprendre aux collégiens à se séparer de leur doudou numérique et faire en sorte qu'ils se recentrent davantage sur l'apprentissage et le lien avec les autres." Depuis la rentrée, les élèves sont donc invités à remettre leur téléphone dans les casiers flambant neufs et très colorés qui ont été installés sous le préau pour un coût de 18 000 €, dont la moitié a été payée sur les fonds propres du collège. Les jeunes utilisateurs doivent apporter leur propre cadenas pour fermer leur casier.
Quand on les interroge sur cette nouvelle mesure, dans l'ensemble cela ne leur pose pas de problème. Ainsi, Alesjo, 11 ans, déclare qu'il emporte son "téléphone au collège surtout pour prévenir ses parents en cas de soucis". Lay-Lou, 13 ans, précise qu'elle "préfère laisser le sien dans le fond de son sac parce qu'elle a peur de l'oublier le soir".
Matthieu et Teddy assurent eux qu'ils ne le prennent plus " puisqu'on peut pas s'en servir de toute façon". En creusant un peu la question avec ces élèves de 5e, on comprend que le terme de "doudou numérique" évoqué par Jean-Noël Gautier n'est pas surfait, puisque tous reconnaissent que, le soir, rentrés à la maison, ils peuvent rester plusieurs heures scotchés sur leur téléphone.
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