C'est finalement Notre-Dame de Jésus, navire de haute mer de 40 canons, qui accepte les quatre Français contre espèces sonnantes et trébuchantes. Un malheur ne venant jamais seul, la veille d'embarquer, François se fait voler tout son argent patiemment économisé. Il peut quand même monter à bord au milieu des 800 personnes dont 60 femmes portugaises ou indiennes. Dès l'appareillage, ce ne sont que privations pour les Français au pain sec et à l'eau d'autant que des cafards embarqués en grand nombre, polluent leurs aliments.
Le 8 avril 1610, il double le cap de Bonne Espérance enfin ! La neige balaye le pont. Pour se réchauffer François pompe sans arrêt au milieu d'une mer formée. Poussés par le vent, nos aventuriers accostent à Sainte-Hélène le 25 juin 1610. Ils y restent dix-neuf jours, le temps des réparations. Le navire est mal en point.
Le salut : saucissonner le navire avec des cordes !
Il faut envoyer un plongeur, c'est un français compagnon de route de François, qui arrive à faire le tour de la coque sous l'eau et passe plusieurs câbles de part et d'autre. Le capitaine va ainsi saucissonner le navire dont les parois s'écartent.
En conseil du bord, la décision est prise : les vents poussent vers le Brésil. On y va. Remonter sur le Portugal est trop risqué. Au moment de lever l'ancre, la chaîne s'est emmêlée au fond de la mer et se trouve coincée et la coque vient taper un rocher. Elle est à nouveau gravement endommagée. Le départ est retardé de près de quinze jours. Et heureusement ! On constate une grave avarie au gouvernail qu'il faut réparer rapidement de peur de le perdre en mer. Le 14 juillet 1610, la caraque reprend la navigation, direction la cité de Sao Salvador de Bahia. François et ses deux amis vont y rester deux mois. S'étant lié d'amitié à la colonie des Français présents dans le port, François cherche à s'embarquer sur un autre bateau. Par un heureux concours de circonstances, il ne peut monter à bord d'une caravelle partant pour le Portugal. Heureux parce que notre commerçant lavallois apprendra plus tard que ce navire sera capturé par les Barbaresques. Tous les hommes valides du bord seront vendus comme esclaves à Alger. La chance lui sourit enfin. Deux navigateurs flamands - naturalisés portugais - proposent aux Français de s'embarquer sur leur hourque chargée de sucre. Une condition : travailler à bord sans rémunération pour prix du passage. Accord donné sans réserve nous sommes le 7 octobre 1610, notre voyageur lavallois repasse l'équinoxe vers le pôle pour la douzième fois depuis son départ de Saint-Malo ! Le 15 janvier 1611, la côte du Portugal est en vue. Hélas, la tempête fait rage. Une des plus terribles qui soit. Le bateau manque de se briser dix fois. À bord, tous prient. Ils ne purent accoster sur la terre ferme que le 27 janvier 1611.
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