C'est un couple de trentenaires qui fait face au tribunal de Laval, jeudi 12 septembre. Ils sont poursuivis pour leurs graves négligences parentales à l'encontre de leur fille, âgée aujourd'hui de 11 ans. Tout au long de l'année 2023, l'enfant est restée dans cet appartement d'où ils devaient être expulsés, sans hygiène, dans le noir puisque l'électricité a été coupée ainsi que l'eau. La jeune fille est déscolarisée, n'a pas eu les soins dentaires ni les lunettes dont elle avait besoin.
Convoqués par le juge des enfants, les parents ne se sont pas présentés, alors la machine judiciaire se met en marche : le parquet alerte le commissariat et les enquêteurs se rendent dans l'appartement. Les lieux sont sales et humides. La maman les reçoit sans difficulté et les informe que la jeune fille est scolarisée, ce qui est faux.
C'est pourtant un couple qui s'exprime clairement et semble soudé. Le mari réconforte sa femme en la prenant par l'épaule quand celle-ci pleure. Ils ne travaillent pas. Le papa n'a plus travaillé depuis 2013 et répondra un peu plus tard à la présidente qu'il n'envisage rien pour le moment. Ils reconnaissent les faits et donnent toujours la même explication : "Nous ne sommes pas capables de nous en occuper… Nous sommes dans la détresse psychologique… Nous sommes des robots…"
L'enfant a été placée dans une famille d'accueil
Depuis, l'enfant a été placée dans une famille d'accueil mais les parents ne l'ont visitée qu'au bout de trois mois.
La maman subit les remontrances de la présidente : "Vous êtes dévastée mais vous avez menti… Pour que ce placement ne puisse pas se faire ?" Et la procureure de la République d'ajouter : "Elle vous intéresse cette petite fille ?"
La partie civile représente, au travers du Conseil départemental, les intérêts de l'enfant. L'avocate reproche aux parents de fuir leurs responsabilités et leur rappelle que leur enfant "n'est pas une chose".
À la fin de ce procès, des questions demeurent en suspend : pourquoi cette attitude des parents, qui n'étaient pas violents, mais qui ont mis la vie de leur enfant en danger ?
Ils sont condamnés chacun à huit mois de prison avec un sursis probatoire de deux ans. Le tribunal prononce aussi des obligations de travail et de soins. Ils devront enfin suivre un stage de responsabilité parentale.
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