L'auteur d'un accident mortel a été condamné à deux ans de prison avec sursis simple et son permis de conduire est suspendu pour une durée de 18 mois. Le 6 mars 2024 dans la matinée, sur la route allant de Laval à Soulgé-sur-Ouette, la voiture du jeune conducteur de 20 ans s'est déportée sur la gauche et a percuté un camion poubelle qui roulait en face. Ce dernier va à son tour entrer en collision avec une autre voiture, provocant ainsi le décès de ses deux occupants.
Aucune alcoolémie ni aucune trace de stupéfiant ne sont relevées dans les analyses effectuées sur le jeune homme. Les témoins de l'accident - et en particulier le camion qui suivait le véhicule fautif - affirment qu'il n'y avait aucun excès de vitesse. Enfin, à ce moment de la journée, le soleil ne peut pas être mis en cause.
L'usage du téléphone ou un malaise ?
Les magistrats se trouvent alors devant les deux dernières causes possibles ayant entraîné le drame. Pour l'accusation, le téléphone a pu détourner un moment l'attention du chauffeur, mais pour la défense la cause est un malaise. L'analyse du téléphone révèle que l'usager était sur l'application Instagram entre 9h38 et 9h45 et par ailleurs il y a eu un appel sortant vers son père à 9h47. Le prévenu a déclaré qu'il avait appelé son père juste après l'accident et qu'il n'avait plus touché à son téléphone depuis le rond-point précédent afin de changer la musique sur son application. Le prévenu est très ému à l'évocation de ces faits. Ce jour-là il rentrait du sport pour rejoindre le domicile de ses parents. Il n'a aucun antécédent judiciaire et est parfaitement inséré socialement. En face, la conductrice venait d'aller chercher son compagnon à la clinique.
Les parties civiles vont plaider tout en retenue. Le chauffeur de la société Paprec a, malgré son absence de responsabilité, été très choqué par le fait que c'est son propre véhicule qui a percuté celui des victimes. Le Parquet est persuadé que l'usage interdit du téléphone est la cause de l'inattention du prévenu.
De l'autre côté de la barre, maître Eric Cesbron plaide l'endormissement de son client. L'avocat décrit un jeune homme "tétanisé qui a laissé une part de lui-même sur l'asphalte". Il demande la relaxe pour le mis en cause, car il n'y a pas de faute, donc pas de lien de causalité. Le tribunal ne conclut pas en ce sens et condamne le jeune homme à deux ans de prison avec sursis simple.
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