Devant le tribunal de Laval vendredi 4 octobre, un homme de 58 ans originaire de Saint-Martin-du-Limet vivant désormais à Laval, veste en cuir, élancé, les cheveux courts poivre et sel, se tient au pupitre. En février 2024, il cumule plusieurs accusations d'actes commis à l'encontre de sa conjointe : menaces, séquestration, tentative d'étranglement. "Je m'aperçois que j'aurais dû me faire suivre bien avant d'en arriver là", constate, amer, l'individu, qui semble avoir retrouvé emprise sur lui-même, 10 mois après le drame. "On a failli avoir une scène de crime", commentera le procureur de la République lors de ses réquisitions, attestant de la gravité des faits.
L'individu violent a disjoncté
Le 18 février, l'individu craque. Travaillant six jours sur sept dans une boulangerie qu'il a rachetée, la pression et la prise de médicaments psychotropes le font disjoncter. Il trouve du réconfort dans les bras d'une maîtresse et cette relation crispe le couple qui entre dans une spirale infernale. Il s'en prend à sa conjointe : il tente de l'étrangler, la menace et finalement l'enferme dans la maison. "Je ne me souviens de rien : je voulais surtout l'éloigner", réagit l'homme, arguant qu'il allait s'ôter la vie. D'ailleurs, la première intervention des gendarmes ce dimanche 18 février vers 16h, a lieu sur demande des secours qui interviennent au domicile de l'homme pour lui venir en aide : il est allongé inconscient sur le canapé après la prise de médicaments.
La conjointe fait basculer la condamnation
Dans le fond du tribunal, la conjointe est là. Quelques rires nerveux ponctuent son intervention qu'elle mène sans avocat. "Je ne voulais pas que nous fermions l'entreprise", confie-t-elle aux trois juges, prenant pour elle en partie la responsabilité du marasme. Devant le juge, la femme parle, donnant des détails pour dédouaner son conjoint. "Je ne suis même pas sûre que la porte était fermée", lâche-t-elle, provoquant un froncement de sourcil du procureur, contraint, à cause du doute, de demander la relaxe pour les faits de séquestration.
Si ce n'était le cadre, les robes noires austères, le lieu et la gravité des faits ils seraient presque beaux à voir les tourtereaux séparés par les bancs de la justice. "J'ai un compte à régler avec mon passé", assure l'homme qui a engagé un suivi psychologique. Le procureur requiert contre lui deux ans de prison entièrement assortis d'un sursis pour les violences et les menaces. Il demande également un suivi sociojudiciaire de trois ans.
Le juge le condamne à un an de prison avec sursis, l'obligation de soin et de chercher un emploi. Il ne pourra pas paraître au domicile de sa conjointe. Pour autant, il n'est pas impossible pour les deux amoureux de se contacter… "C'est une personne qui compte à mes yeux. Il a besoin d'avoir un suivi. C'est la condition pour que nous nous remettions ensemble…", glisse sa conjointe.
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