"Nous pourrions penser que cette affaire est un film : une femme qui tente d'éliminer sa rivale pour récupérer l'homme qu'elle aime. Mais il ne s'agit pas d'une série ou d'une histoire fictive, mais bien de la réalité. Et personne ne voudrait avoir à vivre ce qu'il s'est passé." Ces mots, ce sont ceux de la procureure de la République quelques heures avant la condamnation de XXX, qui a tenté d'assassiner une femme le 16 juin 2022 à La Gravelle.
Lundi 14 octobre 2024, la salle entière a pu assister au crime grâce à un enregistrement vocal de 11 minutes, provenant du téléphone de l'autrice des faits. Le 16 juin 2022, l'accusée se rend chez une femme à La Gravelle, qui entretient une relation avec son ex-compagnon. Folle de jalousie, elle se met à la frapper puis à lui donner six coups de couteau alors que la victime la supplie d'arrêter. Une scène qui a d'ailleurs été enregistrée par l'accusée, "expliquant qu'elle voulait prouver à tout le monde qu'elle venait amicalement".
"Une victime terrifiée par la moindre chose"
Des faits qui "sont minimisés par l'accusée", appuie l'avocat de la victime lors de sa plaidoirie mardi 15 octobre. "Elle est incapable de reconnaître la gravité des faits qu'elle a commis et ça pose des questions. Aujourd'hui, la vie de ma cliente se résume à être terrifiée par la moindre chose."
Il explique que la vie de la victime est brisée, qu'elle est incapable de revoir son enfant de quelques mois, car ça lui rappelle les faits. "Je n'en dors plus la nuit. Aujourd'hui je suis là, mais j'aurais pu ne pas l'être et penser que mon fils grandisse sans sa mère, j'y pense tout le temps", avait-elle exprimé à la barre lundi 14 octobre. La petite femme brune a été hospitalisée quelques heures après les faits. Elle se présentait au tribunal avec des séquelles physiques dues à l'agression, mais surtout psychologiques.
"Elle a tenté de donner la mort à sa rivale et a préparé tout ça"
L'accusée se cache derrière un personnage qu'elle-même évoque : le Docteur Jekyll et Mister Hyde. Un personnage qu'elle s'est créé toute seule, elle qui est caractérisée par un "moi" très présent, ce que confirment les experts. Une personne narcissique, ambitieuse et qui contrôle, bien qu'elle explique être une personne calme, aimante et qui ne parle pas de ses sentiments lors des auditions. "Sa personnalité m'interroge et n'a pas évolué deux ans après les faits. Selon moi, tous les éléments le jour des faits sont des actes préparatoires et caractérisent une préméditation : la préparation du téléphone, du couteau, les allers-retours devant chez la victime avant d'y entrer. Elle a tenté de donner la mort à sa rivale et a préparé tout ça", poursuit la procureure.
"Si elle avait voulu la tuer, elle ne se serait pas arrêtée"
"Comment ma cliente pouvait savoir que les coups auraient pu entraîner la mort ? Mais que retient la jurisprudence comme zone vitale du corps ? Le cou, le thorax, la poitrine, la gorge, le visage. Le fait de donner des coups de couteau dans le dos n'est pas un acte qui souhaite donner la mort. Si elle avait voulu la tuer, elle ne se serait pas arrêtée", plaidait l'avocate de la défense. Elle tente de convaincre les jurés de requalifier cette tentative d'assassinat en violences volontaires aggravées, en prenant exemple sur une affaire où la victime avait reçu un coup de couteau à la tête et à la gorge, entraînant 45 jours d'ITT. "C'est une mère formidable qui a toujours été présente, insérée dans la société et malgré son incarcération elle a toujours voulu rester active. Elle a le cœur sur la main", ajoute-t-elle.
Après une longue délibération entre les jurés et les magistrats, l'accusée est déclarée coupable de la tentative d'assassinat et est condamnée à 20 ans de réclusion criminelle. Elle est également interdite de porter une arme pendant 15 ans.
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