Gérard Letourneur, habitant d'Hercé, voue une belle passion pour le modélisme. Et il en faut une fermement chevillée aux doigts et à l'ingéniosité pour parvenir à ce qui trône dans la vitrine du séjour. Mais plus encore, il faut écouter l'intéressé, d'abord un peu taiseux, puis de plus en plus volubile lorsqu'il parle de son travail, son œuvre, peut-on dire.
Ancien professionnel de la chaussure
Et comment ne pas succomber au charme de cette belle histoire qui unit un fier bateau à notre autodidacte. Car d'en être un, Gérard Letourneur le revendique : ancien professionnel de la chaussure, il a appris, seul, à se faire obéir de tous les matériaux dont il a besoin, notamment le bois.
C'est vers l'âge de 18 ans qu'il construit sa première maquette : un navire de guerre américain de la Seconde Guerre mondiale.
Puis il remonte le temps et, en 1973, il débute la maquette du HMS Victory, vaisseau amiral de la flotte anglaise de 1778 à 1812, qu'il achève en 2022, après l'épisode covid.
Un modèle réduit au 1/98e
Gérard Letourneur donne de savoureux détails sur le minutieux travail qu'a réclamé le modèle réduit au 1/98e : achat de la maquette italienne au prix d'un mois de salaire, respect des nombreux plans imposés mais aussi ses propres recherches afin de ne rien trahir de l'original qui, depuis 1922, est la pièce maîtresse du Royal Museum de Portsmouth.
"J'ai doté la maquette des 105 canons qui armaient le bâtiment, précise Gérard. Le cordage m'a demandé 500 mètres de fils pour les 40 kilomètres du HMS Victory, et si le poids du navire est de 3 600 tonnes, sa représentation est à peine de 3 kilogrammes."
Minutie, concentration, découragement et fierté
La reproduction du célèbre bateau qui s'est illustré lors de la bataille de Trafalgar, au cours de laquelle périt l'amiral Nelson, demanda plus de 13 000 heures de travail, de patience, de minutie, de concentration, de découragement parfois mais aussi, et finalement, d'une grande fierté d'avoir accompli de la belle ouvrage.
Aujourd'hui, le navire est en bonne place dans la vitrine construite sur mesure par le maquettiste, entourée d'un voilier réalisé par un prisonnier de guerre français en Allemagne et une réplique du Belem.
Il n'en a pas terminé avec les maquettes
Et Gérard Letourneur a les yeux qui pétillent lorsqu'il se remémore la visite, organisée par sa fille, du HMS Victory sur son lieu d'ancrage définitif à Portsmouth. Il n'en a pas terminé avec les maquettes puisqu'il fignole les derniers détails d'un coucou biplan de 25 kilogrammes qui devrait à terme dominer son jardin en girouette.
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