Généralement, le harcèlement moral sur un lieu de travail se fait "descendant" d'un dirigeant à l'encontre d'un employé, mais cette fois-ci, le tribunal correctionnel de la Mayenne doit juger un homme de 53 ans qui a harcelé son entourage professionnel et tout particulièrement sa directrice. Pendant 6 mois, d'août 2023 à février 2024, dans l'établissement public social et médico social de Mayenne, le responsable de la maintenance s'est imaginé chef de la structure en pressant ceux qui l'entouraient, jusqu'à faire démissionner la jeune directrice qui occupait son premier poste. Ainsi, trois personnes sont les victimes du quinquagénaire et deux d'entre elles sont présentes sur les bancs du tribunal. Il passe son temps à dénigrer sa directrice, sans jamais accepter le dialogue "déforme les propos et fait ce qu'il veut" dira l'un des employés. Le moniteur a relaté s'être fait qualifier de "nul "et est allé jusqu'à penser au suicide devant les continuels reproches de son collègue. Le directeur par intérim a lui aussi apporté son témoignage en décrivant une personne qui, si il est un bon professionnel, se considère comme le véritable patron de l'établissement. Alors, la jeune directrice, usée par cette terrible guerre des nerfs, va déposer plainte. Le prévenu va répliquer en écrivant au Procureur de la république arguant "un viol de son intimité par sa supérieure" alors que celle ci voulait juste user des données collectives en l'absence du responsable de la maintenance. Les parties civiles insistent. "On est loin d'être dans un simple conflit entre la directrice et un employé. Il fallait mettre l'affaire au plan pénal". L'avocate de la jeune directrice décrit un préjudice très important subi par sa cliente : "Elle avait tellement mal qu'elle a renoncé à son travail." La procureure parle d'un procès inédit devant le nombre important de personnes à s'être plaint. La magistrate confirme le qualificatif pénal pour l'infraction et requiert une peine de 12 mois avec sursis probatoire ainsi qu'une interdiction de contact. La défense contestait point par point les accusations portées contre son client qu'elle décrit comme un homme " au caractère fort mais jamais violent (...) il est seul contre tous". L'homme n'a aucun antécédent judiciaire et l'avocate demande sa relaxe. Après quatre heures de débat, le tribunal fixe le délibéré au 7 novembre.
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