Il est un bon samaritain, un bon gars qui aime dépanner… Mi-septembre, un contrôle des douanes sur l'aire de Bonchamp-lès-Laval met à jour une curieuse situation. Deux hommes, dans une Volkswagen Golf, sont assis sur un trésor. Près de 50 000 euros en coupures de 10, 20 et 50 euros enroulées de cellophane sont dispatchés un peu partout dans le véhicule, sous le fauteuil conducteur, sous le siège passager, dans la console centrale…
Un trajet pour se faire 1 000 euros
Le transporteur est un homme venu de Brest à Paris pour récupérer l'argent dans un centre commercial. Il aurait été payé 1 000 euros à la livraison, parti à midi, pour récupérer la marchandise à 20h et repartir vers Brest. Son permis de conduire est suspendu. Le conducteur, le deuxième homme, est venu le dépanner. Lors de la fouille, un joint est retrouvé, les deux hommes s'accusent l'un l'autre d'en avoir la propriété. Si toute l'affaire fleure bon le fruit du trafic de drogues et le transit de l'argent, c'est bien l'absence de traces de stupéfiants sur les billets qui sera l'angle d'attaque de l'avocate de la défense, maître Capucine Gendron, pour éviter la condamnation de son client pour blanchiment. "Il a commis un transport de billets : à quel moment est-ce un acte de blanchiment ? Rien ne prouve en procédure que les fonds proviennent du trafic de drogue. Rien ne caractérise le commencement d'une exécution d'un acte de blanchiment." Pour la procureure de la République, l'individu est "bien plus impliqué dans le trafic de drogue qu'il veut bien nous le faire croire".
Le casier judiciaire de l'homme vient à son secours dans un dossier où les éléments en procédure manquent : six mentions, trois en rapport avec le trafic de drogue. Qui plus est, dans le domicile de l'homme sont retrouvées deux barrettes de cannabis, apportant de l'eau au moulin du parquet. Le prévenu affirme les garder pour un jeune de son quartier, en échange de 100 euros. La "dépanne", toujours… Quelques messages sur le réseau social Snapchat mettent la puce à l'oreille du juge, notamment concernant l'emballage des billets avec des "capotes"…
L'individu devant le juge de Laval est également sous le coup d'un sursis. La procureure de la République requiert trois ans de prison, dont un avec sursis, avec obligation de soins, de travail et un maintien en détention. "Je regrette d'avoir fait ça. Je sais que j'ai gâché ma vie", explique le prévenu devant le tribunal. Le juge de Laval rend finalement son verdict. L'individu est relaxé pour les faits de blanchiment et de transports de marchandises dangereuses. Par contre, il est condamné à un an de prison ferme avec maintien en détention provisoire pour la détention de stupéfiant, le refus de se soumettre aux différents contrôles des forces de l'ordre et la détention de marchandises contrefaisantes. Il est également condamné à une interdiction de paraître en Mayenne pour une durée de cinq ans.
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