Lundi 25 novembre, dans un des immeubles de la place de la Commune du Bourny à Laval, une cage d'escalier empeste la beuh. Entre les toxicos défoncés qui se trompent d'étages, le "business", la fameuse bombe lacrymogène dans le sac pour se protéger car "on ne sait jamais"... Pour les résidents des logements sociaux du quartier, l'insécurité quitte le simple sentiment pour prendre un furieux air de réalité. "On veut rentrer du travail, dormir et se reposer, milite un habitant troublé par le voisinage bruyant. Nous voulons simplement de la tranquillité comme tout le monde et une vie de quartier."
La dégradation, certains riverains la font remonter à trois ans. "Le trafic de drogues a toujours existé au Bourny, mais auparavant il était plus discret... Certains dealent en toute impunité." Le trafic de drogues comme arrière fond du sordide meurtre au couteau qui s'est déroulé au Bourny dimanche 24 novembre à 1h30 du matin ? Les riverains n'ont aucun doute et le lien de cause à effet est tout trouvé : ils le vivent au quotidien. "C'est la suite logique de ce que nous avions annoncé, nous avions dit à Méduane Habitat [bailleur social qui gère plus de 6 000 logements dans le département, ndlr] que la situation se dégradait..."
La crainte maintenant, c'est l'escalade de la violence entre bandes rivales. Pour l'heure, l'auteur du coup de couteau meurtrier n'a pas été retrouvé.
Derrière le fait divers, le fait politique ou le fait de société ?
Le maire de Laval, Florian Bercault, s'est rendu sur les lieux du meurtre dimanche dans l'après-midi. "Ces faits surviennent alors que nous alertons depuis plusieurs semaines les autorités publiques sur la situation du quartier. De nombreux habitants ainsi que les acteurs du quartier étaient témoins d'une dégradation du climat et ont relayé des tensions en lien avec des points de deal", constate l'édile de Laval qui se veut volontaire et proactif dans la réponse : "La ville de Laval prend sa part et agit avec le renforcement de ses effectifs de police, le déploiement de la vidéoprotection et l'instauration du rappel à l'ordre".
Ces mesures, l'opposition municipale les estime insuffisantes. "Un drame de plus, s'exclame les élus de Laval Passionnément. Après Saint-Nicolas, les Fourches, les Pommeraies et Hilard, l'insécurité croissante frappe désormais un nouveau quartier. Florian Bercault doit mettre de côté ses convictions personnelles et agir sans délai pour garantir la sécurité des Lavallois."
Les élus d'opposition appellent le maire de Laval à cesser "de se défausser sur l'État et de se contenter de regretter les drames sur le terrain".
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