La colère du monde associatif contre Christelle Morançais, présidente du conseil régional, ne s'atténue pas dans le Nord-Mayenne. À quelques jours du vote du budget 2025 de la Région (jeudi 19 et vendredi 20 décembre), après avoir annoncé en novembre son projet de couper les subventions associatives, l'élue Horizons n'a pas calmé le jeu.
Elle a même envoyé une nouvelle bûche dans le brasier en déclarant, vendredi 6 décembre, chez France Bleu : "On est shooté à la dépense publique dans ce pays." Alors, dans le Nord-Mayenne, réputé pour son fort tissu associatif, on se mobilise. À Mayenne, Tribu, Au Foin de la rue, la Cie Oh !, La Vigie, Le Kiosque, Les Possibles, la Mission locale, Les Entrelacés, Le Vox et Atmosphères 53 organisent un rassemblement ce samedi 14 décembre.
"La Vigie pourrait ne plus exister dans deux ans"
Mardi, lors d'une conférence de presse avec le député local Yannick Favennec, Jean-Pierre Le Scornet, maire de Mayenne, a relevé que les acteurs culturels de Mayenne Communauté allaient perdre 130 000 €. Dans le lot, on trouve Le Kiosque, Tribu, Le Vox… mais pas La Vigie et Les Possibles, deux associations au fort impact social.
La Vigie, mémorial des déportés de la Mayenne, pourrait perdre 10 000 €, une part importante sur son budget annuel de 140 000 €. - Courrier de la Mayenne
Dans le plan de Christelle Morançais, La Vigie - mémorial des déportés de la Mayenne perdrait 10 000 €. "L'association pourrait ne plus exister dans deux ans si elle ne trouve pas de financements, exposait l'édile. Sur un budget annuel de 140 000 €, 10 000 € c'est beaucoup, beaucoup d'argent."
Depuis 2007, l'association se démène pour faire vivre la mémoire des victimes de la Seconde guerre mondiale au travers d'expositions, de conférences… "Chaque denier compte pour eux !", martelait Yannick Favennec. Et il s'est emporté en abordant le sujet des Possibles.
Le groupe de parole pour femmes réduit au silence
"Ils perdraient 4 000 € C'est quoi à l'échelle du budget d'une région ? !" Christophe Doussin, directeur du centre social, ne décolère pas non plus de la situation. Cette somme, attribuée au groupe de parole des femmes victimes de violences conjugales, représente 45 % de son fonctionnement. "On nous dit que la lutte contre les violences faites aux femmes constitue la Grande cause du quinquennat mais cette perte de subvention pourrait les réduire au silence !"
En place depuis avril 2021, ce groupe vient en aide à 22 femmes sur le territoire. "Je vais tout faire pour continuer de le faire vivre, je ne veux pas le fermer, mais je dois d'abord trouver d'autres moyens de financement", renchérit-il. Pour le moment, le groupe est en suspens pour l'année prochaine, "mais pas dissous".
Pratique : rassemblement samedi 14 décembre à 11h30 sur le parvis du théâtre de Mayenne, suivi d'une déambulation sur les lieux touchés par les suppressions de financement.
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