À l'Ehpad Les couleurs de la vie de Villaines-la-Juhel, les couloirs sont désormais pleins de vie. Depuis la fin du mois d'octobre, l'établissement accueille 27 nouveaux résidents. Tous ont été transférés de l'Ehpad des Avaloirs, à Pré-en-Pail-Saint-Samson, fermé pour des raisons de sécurité. Parmi eux, Léon Chevallier, 92 ans, et Daniel Bourdier, 96 ans.
Mercredi 11 décembre, les deux hommes ont accepté de témoigner de ce changement. Daniel Bourdier a vécu à Pré-en-Pail-Saint-Samson pendant trois ans. Pour lui, le déménagement a été "un véritable tremblement de terre" : "Vous avez l'impression d'être chez vous puis on vous donne quinze jours pour partir." Il se souvient que "tous les résidents avaient peur" de ce changement. Malgré tout, Daniel assure avoir été "très bien reçu". Il aura fallu deux semaines au senior pour retrouver ses habitudes. "On n'est pas malheureux."
"On regrette beaucoup Pré-en-Pail"
Du côté de Léon Chevallier, la pilule est plus dure à digérer. Contrairement à Daniel qui a emménagé au rez-de-chaussée, Léon, lui, se trouve dans une chambre au deuxième étage. "J'ai l'impression d'être oublié." Il regrette que les résidents de Pré-en-Pail-Saint-Samson aient été divisés.
Lors du déménagement, "les résidents de Villaines-la-Juhel ont également été impactés", rappelle Bastien Nobilet, responsable logistique technique de l'Ehpad Les couleurs de la vie. "Ce n'était pas possible de rassembler tout le monde au même endroit : l'objectif dans le temps n'est pas de refaire deux établissements au sein de celui de Villaines mais bien de rassembler tout le monde."
En pleurs, Léon Chevallier confie que cette séparation lui donne l'impression "d'avoir perdu un membre de sa famille". Il poursuit : "On regrette beaucoup Pré-en-Pail."
Un établissement plus grand
L'établissement Les couleurs de la vie, 115 places, est plus récent mais également plus grand en comparaison avec l'Ehpad des Avaloirs, seulement 44 places. Une différence de taille qui impacte l'aspect familial auquel les résidents de Pré-en-Pail-Saint-Samson étaient très attachés. "J'ai perdu ma gaieté de Pré-en-Pail", déclare Léon.
Léon déplore notamment un manque de personnel. "Ici, ils sont sur les nerfs." Les deux résidents s'accordent à dire que "les choses commencent à s'apaiser".
Pour Carine Rondeau, coordinatrice des soins de l'Ehpad de Villaines, "chaque personne est différente et s'adapte différemment. On a essayé de faire au mieux, c'est une réorganisation pour tout le monde". Katharine Le Saux, cadre de santé, est touché par le témoignage des deux hommes. "On est conscients que les changements ont des conséquences. On est peut-être passés à côté de certaines choses en allant trop vite. On essaie d'être attentifs."
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