Si les Bonchampois ont l'habitude de le voir sur les terrains de football, qu'il bichonne depuis dix ans, Yohan Nezan a délaissé les crampons du foot pour les troquer contre des chaussures de trail. La course à pied en nature est devenue la passion du Mayennais depuis la période de la Covid en 2020 : "Je me suis mis à la course et j'ai tout de suite eu envie de longues distances", se souvient celui qui a accroché son premier dossard en septembre 2020 pour le trail Nantes-Montaigu : 47 km pour une première, pas une partie de plaisir. "A l'arrivée, j'étais épuisé et persuadé de ne jamais repartir dans ce genre d'aventure." Il profite pourtant du confinement suivant pour se documenter sur l'entraînement et la nutrition, et s'élance en 2021 sur l'Ultra Marin du Morbihan : pas moins de 179 km ! La machine est lancée et, en 2022, Yohan s'intéresse au format Dernier homme debout : une boucle de plus de 7 km avec du dénivelé à parcourir en moins d'une heure, jusqu'à 24 fois d'affilée. Il réalise treize tours pour sa première tentative en Vendée et remporte les Pieds dans l'Buru, course du même acabit en Mayenne. Yohan prend peu à peu goût aux podiums, même s'il ne court pas "contre les autres, mais plutôt contre soi-même. Les autres sont juste là pour te pousser à aller plus loin."
100 kilomètres par semaine
Et on peut dire qu'ils l'ont poussé loin, puisqu'en 2023, le Mayennais remporte le Dernier homme debout Vendée au bout de vingt tours, soit 150 km. Il renouvelle l'exploit en 2024 avec 24 tours, soit 194 km. Une belle progression qui l'amène à se lancer un défi fou pour 2025 : enchaîner les six courses du Dernier homme debout, à commencer par la Vendée le 18 janvier et le Morvan le 25 janvier. "La récupération physique sera un aspect essentiel pour cet enchaînement, admet-il, mais le mental aussi, et pour ça, je peux compter sur ma compagne Justine, qui m'accompagne sur mes courses." Une compagne qui le soutient aussi en jonglant avec l'organisation familiale : pas toujours simple dans une famille recomposée quand on court une centaine de kilomètres chaque semaine. Le partage, c'est ce qui guide Yohan dans sa pratique du trail, "un sport où l'on rencontre des gens qu'on n'aurait jamais eu l'occasion de croiser ailleurs, socialement ou professionnellement". Et quand on fait 24 heures de course ensemble, forcément, on a le temps de faire connaissance. "C'est aussi un sport qui nous transforme, on peut devenir une meilleure personne, avec plus de sang-froid, de patience, de réflexion." A l'écouter, ça donnerait presque envie de s'y mettre, mais quand on pense à ce qui l'attend les deux prochains week-ends, ça refroidit tout de suite les ardeurs. Même si ça n'empêchera pas tous ceux qui le connaissent d'être à fond derrière lui : transformé par le trail ou pas, Yohan est un homme passionné et attachant, qu'on a tous envie de soutenir.
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