Il faudra attendre le 6 février pour que le tribunal rende son verdict dans l'affaire d'un tragique accident de la route survenu à Louverné le 25 août 2022. La victime et le prévenu ne s'étaient pas revus depuis cette terrible journée. Le premier est dans un fauteuil roulant, il est amputé d'une jambe et se sert difficilement de son bras. Le mis en cause est un jeune homme âgé de 24 ans au moment des faits. Il est connu pour être un adepte de la vitesse excessive : la veille du drame il s'était filmé roulant à 250km/h, fumant un joint en conduisant.
Le prévenu déclare avoir honte
Ce 25 août, sur une route mouillée, roulant à la vitesse de 140 km/h, il a doublé un motard et l'a percuté en lui faisant une "queue de poisson". La victime a été projetée hors de la route. Le conducteur de la Golf en profite pour s'enfuir.
Confondu par les impacts sur son véhicule, il a reconnu les faits et aujourd'hui c'est avec une grande émotion qu'il déclare avoir honte de son comportement. La présidente revient sur cette "inconscience totale" et il lui répond qu'il était pris de panique.
Certains témoins vont dire que les deux véhicules faisaient la course. Cette hypothèse fermement rejetée par la victime est pourtant reprise par l'avocate de l'assurance du jeune homme qui évoque des torts partagés.
Maître Camille Robert, chargé de défendre le jeune conducteur revient sur les terribles évènements qui ont marqué la jeunesse de son client. Il avait 14 ans quand il a subi un accident dans lequel sa sœur a été tuée dans d'atroces conditions. À cela, il faut ajouter l'abandon de son père qu'il n'a jamais connu. La partie civile évoque tout d'abord l'état physique et psychique dans lequel se trouve la victime. L'homme est devenu dépendant pour tous les actes de la vie courante et sa créance se monte à l'importante somme de 335 800 euros. L'avocat attaque fermement la compagnie d'assurances et ne peut admettre la thèse de torts partagés. Il demande une provision de 100 000 euros.
Maître Gilet représente les intérêts de la fille et des petits enfants qui ne peuvent plus profiter de leur grand-père et doivent subir la dégradation de la vie familiale. L'avocat regrette que le prévenu "ait choisi la voiture pour chasser les démons de sa jeunesse."
"Le procès d'un homme qui a choisi la voie du danger"
L'avocate de la compagnie d'assurance est persuadée que la victime a commis plusieurs fautes. Elle s'appuie sur le rapport de l'expert qui a évalué la vitesse de la moto entre 120 et 150 km/h soit au-dessus de la vitesse autorisée. Elle démontre ensuite que le motard se tenait sur la ligne médiane et non sur la droite de la chaussée. Pour elle sans ces deux fautes, l'accident n'aurait pas eu lieu.
Le Procureur se penche sur "le procès d'un homme qui a choisi la voie du danger délibérément." Le magistrat fait la distinction entre permis de conduire et permis de tuer. Il évoque la possible faute de la victime qui ne change rien au terrible résultat. Les réquisitions sont lourdes : 4 ans de prison dont 40 mois avec sursis. Le permis de conduire annulé ne pourra être repassé que dans 5 ans.
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