Comme les autres commerces de centre-ville, les librairies ont été touchées par les manifestations de Gilets jaunes, l'épidémie de Covid, la limitation du stationnement, et maintenant l'instauration de zones à faible émission (ZFE)... qui ont détourné la clientèle autre que celle du quartier proche, alors que beaucoup de commerçants avaient besoin d'un cercle plus large de clients venus de loin. Mais ceux-ci ont désormais changé leurs habitudes. Reste, pour recompléter la clientèle, la vente par Internet...
S'il y a encore des librairies en France, c'est grâce à la loi Lang qui a interdit les remises de plus de 5 % sur les livres neufs, gênant ainsi les grandes surfaces qui faisaient des albums d'Astérix à prix cassé un produit d'appel. La Fnac puis les centres Leclerc en ont profité un temps en généralisant cette remise, puis Amazon, en offrant les frais de port, les a écrasés...
Le pot de terre contre le pot de fer
Si les librairies de livres neufs ont été ainsi relativement protégées, les librairies spécialisées avec un fonds important ou les librairies d'occasion se sont, elles, trouvées en concurrence directe avec Amazon. Le pot de terre contre le pot de fer...
La question des frais postaux d'expédition était centrale.
En effet, la Poste ayant peu ou prou cessé d'être un service public, elle a accordé à ses plus gros clients (et Amazon est le plus gros) des tarifs sans commune mesure avec ceux pratiqués pour une librairie lambda.
Des parlementaires se sont émus de cette concurrence déloyale. Une loi a été votée pour rappeler l'interdiction d'offrir les frais de port au client. Mais, à la suite de manœuvres de lobbyistes, l'obligation de facturer ces frais de port a été ramenée à 3 euros... Moins de la moitié du prix d'expédition d'un livre par la Poste. Une mesure censée protéger les libraires s'est donc révélée moins favorable que la législation précédente qui interdisait (pas assez clairement) d'offrir les frais de port... Amazon a encaissé 3 euros de plus, mais en restant toujours plus compétitif que les libraires.
Restait un tarif postal réglementé et égal pour tous. Il s'agissait du tarif à l'exportation à l'étranger, établi en application d'une convention internationale et dans le but de propager la culture française dans le monde. La Poste et le gouvernement français ont décidé de ne pas renouveler ces conventions.
Les librairies ferment donc les unes après les autres. Les élus s'en émeuvent à nouveau, et prennent des mesures.
Espérons que ce soit les bonnes !
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