Le 5 juillet dernier, dans le Nord-Mayenne, les gendarmes s'étaient engagés dans une course-poursuite de 40 kilomètres avec une Peugeot 106. A Ernée, dans la matinée, ils avaient pris en chasse un automobiliste de 26 ans qu'ils savaient sans permis. Malgré les demandes des gendarmes, l'individu refuse de s'arrêter et accélère. Il roulera jusqu'à 150 km/h en agglomération, prendra des ronds-points à contresens, chevauchera des trottoirs et des voies piétonnes et refusera des priorités. Il faudra deux barrages de gendarmerie, dont une herse, pour qu'au niveau de La Haie-Traversaine, le véhicule ralentisse et que l'homme, sous stupéfiants, tente un dernier dépassement, qui se finira en collision avec une voiture arrivant en face. Une épopée rapide et furieuse.
Si ce jeune homme n'est jugé en comparution immédiate que ce vendredi 30 septembre, c'est qu'il a été blessé dans la collision. La justice a attendu son rétablissement. De son accident, le prévenu a gardé une douleur à la hanche. Pour justifier sa conduite, il explique avoir été pris « par la panique, le stress. Je pensais à la prison ». L'homme a en effet déjà été condamné à plusieurs reprises mais dit avoir cessé ses bêtises à sa sortie de prison en octobre 2014.
Le procureur Guirec Le Bras retient « le cumul de dangerosités » et le « comportement à risques majeurs. S'il n'y avait pas eu cette herse, il y aurait peut-être eu deux morts ». Il requiert 18 mois d'emprisonnement dont 6 mois avec sursis, mise à l'épreuve de deux ans, avec obligations de soins, de travail et de passer son permis. Pour la défense, maître Nicolas Dirickx, « on ne peut pas nier la gravité des faits. Ca aurait pu être dramatique. Je peux juste réclamer la bienveillance et ne pas le condamner trop lourdement ». Il plaide « l'instinct de conservation et de protection » pour expliquer les agissements de son client. Le tribunal choisit de suivre les réquisitions du procureur et prononce un mandat de dépôt.
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