Laval. Laval : il pédale 980 km pour venir voir sa mère

Sur sa table, la Lavalloise Alice Greneau a ouvert le calendrier des postes à la page de la carte de France. Elle y a tracé des petits points : les étapes du périple de son fils Jean-René. Il était environ 14h, mercredi 13 septembre, lorsque celui-ci a franchi la ligne d'arrivée de son parcours cycliste de 980 kilomètres : la porte de l'appartement de sa maman.

S'il a grandi à Laval, Jean-René Greneau vit à Pélissanne (Bouches-du-Rhône) depuis 23 ans. Féru de course à pied, il a dû mettre sa passion entre parenthèses, pour cause de problèmes aux genoux. Il s'est reporté sur le vélo. Pour traverser la France à coups de pédales, il s'est entraîné dur : « J'ai fait trois ou quatre fois le mont Ventoux pour me donner des jambes », raconte-t-il.

Une école de 500 élèves au Sénégal

A travers ce périple, Jean-René Greneau a un objectif : faire parler de l'association Sénécole, dont il est président. « Je l'ai créée avec ma compagne il y a cinq ans. J'ai acheté une maison au Sénégal en 2000. Cela fait dix-sept ans que je pars en vacances là-bas. J'y prends du bon temps mais qu'est-ce que je pouvais leur donner en retour ? »

Dans un premier temps, Jean-René fait construire une maison pour  une famille. « Mais ce n'était pas la solution. On s'est dit : pourquoi pas construire une école. C'est quelque chose qui peut durer dans le temps. »

C'est à Malicounda que se bâtit l'école imaginée par Jean-René Greneau, à raison de deux classes par an. « Nous avons construit les deux premières classes en paille et avons fait la première rentrée avec du provisoire. Aujourd'hui, on accompagne 500 élèves. » Outre les dons de fournitures scolaires ou d'un ancien fourgon sanitaire des pompiers de Marseille, Sénécole met en lien des parrains français avec des filleuls sénégalais.

Le Grand-Laval, le Petit-Laval, le moulin de Laval

Lundi 4 septembre, le cycliste amateur s'est donc élancé de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), avec son vélo chargé, une quarantaine de kilos en tout. Le Pont du Gard, Uzès, Alès, les Cévennes, Florac, Mende, Marvejols, les étapes se succèdent, de chambres d'hôtes en petits hôtels. Les découvertes aussi. « J'ai déjà fait le voyage plusieurs fois, mais en voiture. Passer par les chemins de traverse, c'est totalement différent. Les paysages changent chaque jour.  Du coup j'ai fait du tourisme. »

Aubusson, Guéret, Châteauroux, Chinon, différents lieux-dits portant les noms de « Grand-Laval, Le Petit Laval ou le Moulin de Laval. Il y a même Laval dans les Cévennes, après le Pont du Gard ». Les paysages et les villes défilent. Dernières étapes : Angers, puis Laval, où l'attend sa famille.  « Trempé comme une soupe », comme on dit en Mayenne, mais heureux d'avoir accompli son défi. « L'objectif était de faire 100 kilomètres par jour. C'est un voyage onirique devenu homérique. » Jean-René passera une semaine auprès de sa maman, bientôt 90 ans. « Je suis contente de le voir, témoigne Alice. Et surtout contente de voir qu'il fait de belles choses pour les autres. Je suis fière, car il n'y a pas beaucoup de garçons qui feraient 1 000 kilomètres à vélo pour venir voir leur maman. »

Plus d'informations dans Le Courrier de la Mayenne du 22 septembre.