Le 15 mai dernier, le conseil municipal de Laval connaissait une interruption de séance. En cause : des propos de Jean-Christophe Gruau. A l'issue d'un échange sur la programmation des bibliothèques, l'opposant d'extrême-droite regrettait « la place prépondérante accordée à l'Afrique ». Il prenait en exemple une manifestation mettant à l'honneur, entre autres, Aimé Césaire. Le maire François Zocchetto rappelait au conseiller que l'écrivain était français. « Oui, mais il est noir », rétorquait Jean-Christophe Gruau. Réponse qui lui avait valu la bronca du conseil municipal.
A la suite de cette houleuse soirée, le maire avait saisi le procureur de la République. « En matière de propos racistes, la loi est très sévère », commentait-il. Alors chef de file de l'opposition de gauche, Jean-Christophe Boyer avait soutenu cette action. Première adjointe à l'époque, Samia Soultani-Vigneron avait réagi via un communiqué.
Parole raciste caractérisée de JC Gruau en plein Conseil municipal. Les masques tombent. #Intolérable
— Mottier Beatrice (@MottierB) 15 mai 2017
Le procureur de la République a décidé de ne pas poursuivre Jean-Christophe Gruau. « Je n'attendais pas d'accusation, j'ai confiance en la justice. Tout ce numéro de cirque est absolument détestable, affirme le principal intéressé. Dès le départ, c'est ridicule, c'est fait pour noircir les gens. Ce n'est pas avec ça qu'ils vont trouver des militants. Sincèrement, saisir la justice pour ça, aller emm..., pardonnez-moi l'expression, un procureur de la République pour un truc pareil, alors qu'il y a des dossiers en souffrance. »
L'élu poursuit : « Je n'ai vraisemblablement pas su utiliser le ton qui convenait. Mais Aimé Césaire est noir, c'était un chantre de la négritude. Nègre je suis, nègre je resterai, c'est ainsi qu'il se qualifiait avec noblesse. Mais à partir du moment où on me coupe le micro, je m'estime dans mon droit de continuer de parler. Se laisser faire, c'est avouer sa faute. »
Cette affaire aurait pu avoir des conséquences inattendues sur la vie municipale. « J'ai vraiment failli tout abandonner, avoue Jean-Christophe Gruau. Si on ne peut plus dire ce que l'on pense, à quoi sert-on ? Ça m'a véritablement déçu. Je ne peux plus regarder Zocchetto, Soultani et Boyer de la même manière. Deux d'entre eux ont chuté dans mon estime. »
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.