L'homme de 55 ans qui comparaît à la barre est accusé d'agressions sexuelles par trois femmes. Pendant près de vingt ans, il a exercé en tant que médecin généraliste, à Argentré puis à Changé. Au cours de sa carrière, il a continué à se former. Aux techniques de « thérapies manuelles » notamment, pour soulager le stress. Une pratique « qui ne semble pas conformes aux données actuelles de la science » retient le médecin-légiste qui a ausculté les victimes. Ces dernières ont ressenti les gestes du praticien comme un massage, voire des caresses. Certaines d'entre elles, venues consulter pour des problèmes urinaires ou de constipation, ont également subi un toucher vaginal, sans gants.
C'est en mars 2014 que l'affaire a éclaté. L'une de ses femmes, qui pensait avoir une cistite, s'est retrouvée nue, sur la table de consultation, subissant un massage à l'arnica qui a pris un tour plus qu'intime. A la suite d'un article de presse évoquant ce cas, d'autres femmes se font connaître : trois d'entre elles ont évoqué des faits prescrits, deux autres histoires seront retenues pour être jugées par le tribunal.
« Le terme massage n'est pas adapté. »
« Je suis attristée que des personnes qui ont été mes patientes aient pensé que j'ai abusé de mon autorité », déclare celui qui est aujourd'hui médecin-coordonateur. Il se défend en parlant de consentement, voire même de demandes de la part des patientes de pratiquer des examens gynécologiques. Il évoque même des mauvaises interprétations : « Le terme massage n'est pas adapté. C'est leur terme à elle, pas le mien. Thérapie manuelle, c'est le terme acceptable. Je nie les faits qui me sont reprochés. »
Avocat de l'une des victimes, maître Eric Cesbron rapproche cette affaire de celle qui met en cause le producteur de cinéma Harvey Weinstein, « ces hommes qui abusent de leur autorité pour obtenir des faveurs sexuelles. Il est difficile d'oser porter plainte, d'oser parler. Pousser la porte d'un commissariat ou d'une gendarmerie demande bien du courage. La victime doit dépasser ses peurs, sa honte, sa culpabilité ». Pour le substitut du procureur Franck Burstert, la culpabilité ne fait aucun doute : il requiert trois ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis et interdiction définitive d'exercer. Le tribunal choisit de suivre ces réquisitions et de condamner le quinquagénaire.
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