« C'est un enrichissement considérable. » L'enthousiasme d'Alice Arnault, la directrice du musée archéologique de Jublains, est largement perceptible. « Ce sont des objets extraordinaires, assure aussi Anne Bocquet, archéologue départementale. Quand j'ai vu les premières photos, j'ai été interloquée par la qualité de la découverte », poursuit-elle, mimant la surprise ressentie il y a maintenant deux ans et demi.
C'est en avril 2015 que Michel Decorte, propriétaire forestier à Bais, a découvert tout à fait par hasard six bracelets/anneaux de cheville et quatorze haches de l'âge du bronze moyen, soit entre 1 600 et 1 400 avant Jésus-Christ. « En tournant dans un virage avec son tracteur, il a mordu dans un talus. Quand il est repassé, il a vu quelque chose qui n'était pas normal », raconte son fils, Wulfran.
« Pour nous, c'était naturel de donner. »
Ce trésor, Michel aurait pu le garder mais il n'en a rien fait. « Pour nous, c'était naturel de le donner. Il sera bien mieux ici au musée de Jublains que dans une bibliothèque, assure son fils, amateur d'histoire. Cette remontée dans le temps, c'est important, surtout à l'heure où la pollution est en train de détruire plein de choses », poursuit encore celui qui était attiré par les pièces les plus anciennes des musées qu'il visitait en Ecosse ou en Angleterre.
Si toute la procédure a été parfaitement respectée, Wulfran Decorte avoue avoir été un peu déstabilisé au moment de la découverte. « Quand mon père a trouvé ces pièces, nous sommes allés sur Internet, qui est une source d'information importante. Et là, on s'est posé beaucoup de questions en comprenant que ces objets ont plus de 3 000 ans. On manque de connaissance dans ces cas-là. »
Deux ans et demi d'étude et de restauration
Que faire ? Prévenir la mairie a été la bonne démarche. « Tout un processus de stabilisation, de reconnaissance des objets a alors pu être opéré, se félicite Jean-Philippe Bouvet, conservateur régional d'archéologie par intérim. Car si vous ne les stabilisez pas ou ne les restaurez pas, ces objets ne valent pas grand chose. » Il semblerait que la terre dans laquelle étaient enfouis les objets ait joué un rôle de protection. Des spécialistes de Nantes ont fait le reste pour offrir vingt pièces d'une qualité exceptionnelle aux Mayennais.
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