Maquillage discret, piercing au coin de la lèvre, sourire timide. Emilie Chevreuil, 28 ans, ressemble à toutes les jeunes femmes de son âge. Mais derrière sa voix douce se cache pourtant une dure réalité : la maladie de Lyme. « C’est compliqué à supporter car les gens ne voient rien, ils pensent que tout est normal », lâche celle qui s’est installée récemment avec son compagnon à La Chapelle-Anthenaise.
Cette maladie issue de la tique, la jeune maman vit avec depuis huit ans. Huit ans minimum. « Je ne me rappelle pas avoir été piquée. Peut-être était-ce à travers le cuir chevelu ? La piqûre est minuscule. On peut même être piqué à l’œil sans rien sentir », rembobine-t-elle.
Paralysie faciale
Malheureusement, l’absence de trace et de douleur ne jouent pas en sa faveur. La bactérie se développe petit à petit, sans crier gare. Jusqu’à ce jour de 2010. « J’ai été victime d’une paralysie faciale. Aux urgences, on m’a dit que c’était dû à un virus », indique-t-elle. En réalité, il s’agit des premiers symptômes. « C’était synonyme de stade 2. Si j’avais été diagnostiquée à l’époque, peut-être que je n’en serais pas là aujourd’hui », souffle-t-elle.
« Il y a des jours où je suis obligée de rester couchée »
Désormais passée au stade tertiaire, dernier échelon, l’Anthenaise doit composer avec la maladie insidieuse. « La bactérie touche tous les organes un par un. C’est un peu une sclérose en plaques en accéléré », résume Emilie Chevreuil. Grosses fatigues, douleurs articulaires et musculaires, troubles de la mémoire et de la vue, douleurs aux intestins... La maladie frappe de manière aléatoire, sans prévenir. « Il y a des jours où ça va mieux, d’autres où je suis obligée de rester couchée », avoue la maman, qui a dû quitter son poste d’opératrice de saisie il y a un an et demi.
Maladie non reconnue, traitement non remboursé
Pour diminuer la progression de la maladie, Emilie Chevreuil a besoin d’un lourd traitement. « J’ai eu des perfusions quotidiennes pendant trois mois. Aujourd’hui, je dois réaliser des prises de sang très poussées, prendre des antibiotiques et des antifongiques », détaille-t-elle. Et tout cela à un coût. « Entre les consultations, les traitements, les aller-retours, ça représente 400 € par mois », chiffre-t-elle. Tout ça, sans remboursement puisque la maladie n’est pas reconnue en France. De quoi plomber le compte en banque de son couple. « A Noël, j’ai décidé de décaler les rendez-vous pour étaler les paiements. Je n’ai pas eu de traitement pendant trois semaines. La maladie est revenue puissance 1 000 », glisse-t-elle.
Une situation qui a fait réagir son frère. « Elle n’est pas du genre à se plaindre, elle ne voulait pas en parler à la famille », intervient Alexandre Begoc, qui a lancé une cagnotte sur Leetchi pour l’aider à financer son traitement.
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