« C’est scandaleux, c’est du mépris. » Claude Charon, président de la section des retraités de la FDSEA, ne décolère pas. Mercredi 7 mars, le Sénat a voté à l’unanimité une revalorisation des retraites agricoles. « Depuis deux ans, la fédération nationale des agriculteurs retraités demande à passer les retraites agricoles de 75 % à 85 % du Smic, soit encore endessous du seuil de pauvreté », ajoute Claude Charon. Le gouvernement a décidé de bloquer ce vote, déclenchant l’ire des retraités agricoles.
En Mayenne, 21 000 personnes sont concernées. « Environ 11 000 exploitants et 10 000 conjoints », précise le président départemental. La moyenne des retraites en Mayenne pour les exploitants agricoles est de 850 € et de 500 € pour les conjoints. « Le gouvernement doit débourser 300 millions d’euros pour financer cette revalorisation. Il n’en aurait pas les moyens alors qu’il a pourtant fait un cadeau fiscal de 3 milliards d’euros à ceux qui payaient l’impôt sur la fortune. C’est scandaleux », pense Claude Charon. Lors de son congrès national, l’association des retraités agricoles a décidé de rencontrer tous les parlementaires.
L'avis des parlementaires mayennnais
Les parlementaires mayennais sont en accord avec Lui. Yannick Favennec, député UDI, regrette que « le gouvernement ait pris la responsabilité de rejeter une mesure très attendue par nos agriculteurs ». Le député socialiste Guillaume Garot dénonce : « Pour le gouvernement, augmenter le minimum des retraites agricoles pour un coût de 350 millions d’euros, c’est trop alors qu’il a supprimé l’impôt de solidarité sur la fortune pour un coût de 3,5 milliards d’euros ».
Géraldine Bannier, députée Modem, membre de la majorité, est aussi « en désaccord avec le recours au vote bloqué qui repousse à 2020 la revalorisation des retraites agricoles ». Les deux sénateurs sont en colère. Pour Elisabeth Doineau (UDI) « l’urgence est au soutien au monde agricole. Il nous revenait d’effacer cette honte nationale ». Guillaume Chevrollier (Les Républicains) dénonce « un manque de démocratie et une faute politique. Le milieu agricole trinque une fois de plus ».
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