Environ 10 000 Mayennais ont été faits prisonniers de guerre lors de la Seconde Guerre mondiale. Pierre Cadot est l’un d’entre eux. Mais si le Mémorial des Déportés de la Mayenne a choisi de lui consacrer son troisième numéro des Cahiers du Mémorial, ce n’est pas un hasard. Fait prisonnier en juin 1940 près de Soissons, « il refuse de travailler pour la ferme située près du stalag dans lequel il avait été envoyé », explique Aurélien Norgeot, guide animateur au Mémorial des Déportés.
Envoyé dans des camps de représailles
L’instituteur originaire de Villaines-la-Juhel est ainsi considéré comme réfractaire et est envoyé dans des camps de représailles, en Pologne dont celui de Kobierzyn. « Dans ces camps, les conditions sont plus dures, un peu comme dans les camps de concentration, notamment au niveau du ravitaillement », précise le guide-animateur. « Les tâches y sont plus dures, comme le travail de la mine, la construction de routes ou dans les carrières », précise Adrien Bouvet, actuellement en service civique au Mémorial.
Pierre Cadot y restera jusqu’en juin 1944, où face à l’avancée russe, il est évacué du camp et envoyé sur les routes. Le calvaire de longues marches encadrées par les soldats allemands ne s’achèvera qu’en avril 1945, lorsque les gardiens fuyant les soldats américains abandonneront les prisonniers. « Finalement, Pierre Cadot est libéré le 18 avril 1945 dans la région de Cobourg, dans le centre de l’Allemagne, poursuit Aurélien Norgeot. Il est ensuite rapatrié par camion jusqu’à Thionville où il arrive le 8 mai 1945. »
Retour difficile
Le retour à Saint-Aubin-du-Désert n’est pas forcément aisé. Pour se réinsérer rapidement dans la société, Pierre Cadot reprend son travail d’instituteur, dès la rentrée 1945 à Chevaigné-du-Maine. « Dans cette commune, il devient conseiller municipal puis maire de 1965 à 1971. » Cette action municipale lui tient à cœur. Parti à la retraite en 1969, et ayant déménagé à Villaines-la-Juhel, il en deviendra également le premier magistrat de 1971 à 1977.
Né en 1914, Pierre Cadot est décédé en 2005. Maryvonne Molière, l’un de ses quatre enfants et membre active du Mémorial des Déportés, a rassemblé cette histoire et de nombreux documents dans ce troisième livre des Cahiers du Mémorial. L’ouvrage est officiellement sorti ce mardi 8 mai.
Où trouver ce livre ?
Le troisième livre des Cahiers du Mémorial, intitulé Pierre Cadot interné-résistant, est en vente au prix de 20 € au Mémorial des Déportés, à la librairie du Marais à Mayenne, dans les espaces culturels des magasins Leclerc de Laval et Saint-Berthevin. Un point de vente existe aussi à Château-Gontier.
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