Mayenne. Sainte-Suzanne : il a trouvé le moulin de son cœur

A Sainte-Suzanne, il y a les gens du haut de la forteresse et les gens de la rivière. En contrebas de la Perle du Maine, Vincent Houllière est propriétaire du Petit-Gohard, l’un des moulins qui jalonnent le chemin sinueux de la vallée de l’Erve.Situé à cheval entre le bief et l’Erve, le bâtiment actuel remonte au XVIIIe siècle. La lourde porte d’entrée masque le son du manège de l’imposante roue pénétrant dans le hall d’accueil. Dans le sol de la pièce restaurée, deux dalles vitrées permettent de voir l’eau du bief couler sous les pieds. La charpente à blochets et une trémie en bois témoignent des usages du moulin successivement à blé, puis à papier pour finir en tannerie.

Ce n’est pas mon premier choix

En traversant le hall pour rejoindre au rez-de-chaussée, une pièce est isolée avec une porte vitrée. Le propriétaire y organise des soirées culturelles durant l’année. « En janvier 2014, il y a eu quatre crues successives qui m’ont obligé à changer les plans des travaux. » Pour éviter les inondations, le palier devant la porte menant au jardin a été surélevé et prolongé permettant l’aménagement d’une scène suffisamment large.La porte extérieure permet de rejoindre les deux jardins situés de part et d’autres du moulin. Une chambre d’amis a été aménagée dans une autre pièce du rez-de-chaussée. La fraîcheur des lieux contraste avec la moiteur de l’étage où Vincent Houllière a aménagé son loft.

« J’ai acheté le moulin le 16 mars 2013 et j’ai commencé une vague de travaux en avril 2013. La roue a été réalisée par l’atelier Croix de Candé et installée en octobre 2013. Ce n’était pas mon premier choix. Cela faisait trois ans que je cherchais une maison de caractère à rénover avec un petit jardin où je puisse mettre les meubles de mon appartement parisien. Lorsque j’ai vu la rivière en contrebas et visité les lieux, j’ai été séduit. A l’étage où se trouvait le séchoir à papier, j’ai tout de suite vu où tous les meubles pouvaient être installés. »

Une chambre et une salle d’eau occupent 30 des 150 m2. Elles ouvrent sur le loft agencé en trois niveaux naturels. La première partie est la cuisine, la seconde la salle à manger et la troisième, la plus haute est le salon. Le tout bénéficie de l’éclairage naturel de 35 des 36 fenêtres qui donnent sur l’eau.« J’ai toujours dit que si je quittais Paris, ce serait pour aller à Sainte-Suzanne et nulle part ailleurs, explique ce consultant en logistique industrielle pour des groupes du CAC 40. C’est un retour aux sources. Du côté de ma mère, la famille habite Sainte-Suzanne depuis le XVe siècle et du côté de mon père depuis le XXe siècle. Il est vraisemblable que la famille de ma mère ait habité dans le secteur de la rivière. »

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