Laval. Six ans de prison après avoir séquestré deux femmes dans leurs coffres

Dans le box, un homme de 46 ans, tempes grisonnantes, petit bouc fin, évoque son parcours de l'automne 2017. Héroïnomane, alcoolique, ce Breton coule sa troisième entreprise en 2015. Il part alors sur les routes. « J'étais à bout. Je suis parti durant quinze jours, sans donner de nouvelles à personne. C'était une forme de suicide. J'aurais aimé prendre une balle dans le dos », explique cet ancien militaire. Sans argent, pour assouvir sa dépendance, il décide d'agresser des femmes. Le premier fait aura lieu le 11 octobre 2017 à Laval.

A proximité d'une station de lavage de voitures, il se cache dans un buisson. Au bout de deux heures, il se lance. Cagoulé, prenant un accent étranger, il pointe un couteau devant sa victime. Il demande à cette femme sa carte bleue et son code confidentiel, puis la place dans le coffre. Au volant de la voiture, l'agresseur va prendre les petites routes, passe par le Maine-et-Loire, fera une quinzaine d'arrêts pour retirer de l'argent. Vers 21h30, il laisse sa victime à La Flèche et s'en va avec le véhicule. «  Son calvaire aura duré 5h30. Ce qu'a fait le prévenu est un acte de barbarie », estime maître Gouedo, avocate de la victime.

Quatre agressions

Dix jours plus tard, en Vendée, on retrouve le véhicule incendié. Quelques heures plus tard, l'agresseur récidive. Il réitére la même agression. Il abandonne sa victime à Marans dans les Charentes, et dérobe la voiture. Le 26 octobre, il tente d'agresser une femme sur un parking de Charente-Maritime. La victime crie. L'agresseur s'enfuit. Le 3 novembre, il tente une dernière agression. Sa victime saute de la voiture et previent la police. Le véhicule est repéré. L'homme est interpellé, après avoir tenté de s'enfuir. 

« En 23 jours, il va commettre quatre faits, avec la même typologie. Mécaniquement, s'il n'avait pas été interpellé, il y aurait d'autres victimes. C'est un prédateur », pense le procureur Guirec Le Bras. Il demande six ans de prison pour l'agression. Le tribunal suivra ses réquisitions.