Le coup de fil a mené au coup de couteau. A Moulay, le 11 juin 2016, un neurologue de 56 ans reçoit un coup de téléphone à son domicile. Sa compagne, une agent administrative d'un établissement de santé de 46 ans, veut savoir qui est l'auteur de l'appel. Elle soupçonne son concubin d'avoir une liaison extra-conjugale. Une dispute éclate. Elle part. Le soir, les choses semblent se calmer.
Pourtant, après avoir descendu une demi-bouteille de rhum et une bouteille de vin rouge, le couple reprend sa dispute. Elle se termine dans la cuisine. La femme prend un couteau et le plante à deux centimètres du cœur du médecin. « Il m'a planqué contre le plan de travail et me tirait les cheveux. Je suis claustrophobe, j'ai perdu le contrôle », explique-t-elle. Le président Thouzellier demande : « Pensiez-vous que votre vie était en danger ? » « Oui », répond-elle.
La version du conjoint est différente. « Elle voulait que je parte. Elle a menacé de crever mes pneus et est partie dans la cuisine. Je l'ai suivie. Sur les marches menant à la cuisine, elle m'a donné un coup de couteau. Elle a regardé le minuteur du micro-onde et m'a dit : ''Dans trois minutes, si tu n'es pas parti, je t'en remets un''. Quand j'ai vu qu'elle visait le cœur, j'ai décidé de partir », termine-t-il. Il ajoute que sa concubine l'a empêché de revenir. Il a dû attendre les secours sur le palier de la porte.
Qui croire ?
Quelle version est la bonne ? Impossible de la savoir Une chose est sûre. En dix mois de vie commune, les deux ont vécu une relation agitée, voire nuisible. Les deux reconnaissent avoir trompé leur concubin. Lui reconnaît l'avoir giflée deux fois. Elle l'a déjà frappé, des amis témoins l'ont signifié. S'adressant au quinquagénaire, le président Thouzellier indique : « Vos amis indiquent que votre relation était tumulteuse. » Les enfants de la quadragénaire précisent que leur mère était « malheureuse des infidélités de son conjoint. Elle était sous son emprise ».
Les deux avocats enfoncent le clou. Maitre Roullier, conseiller du médecin, explique : « Ils avaient une relation passionnelle et excessive. Elle s'est terminée dans un "presque drame". Ce nouveau couple était à la dérive. Mais je m'inquiète pour la vision de la vérité de la prévenue. Elle est dans la falsification ». Maître Dirickx, avocat de la prévenue, complète : « Un ami du couple témoigne. Il indique que le concubin parlait de sa femme comme la plus belle du monde, et cinq minutes plus tard en parlait odieusement. Le relation était toxique. »
Le substitut du procureur demande un an de prison dont six mois avec sursis pour la femme dont « l'expertise psychiatrique indique qu'elle est théâtrale et manipulatrice », et trois mois de prison avec sursis pour l'homme pour des violences conjugales. Le tribunal condamnera la prévenue à quinze mois de prison avec sursis, et son ex-concubin à deux mois de prison avec sursis.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.